Les Espagnols ont tendance à évoquer les faits et les gens par des initiales : « 11M » pour l'attentat à Madrid du 11 mars 2004, « ZP » pour Zapatero, chef du gouvernement. Ainsi ne dit-on plus José Tomas mais « JT » pour désigner le « dieu de pierre », l'« extraterrestre », le « nouveau Manolete » ou tout simplement le maestro le plus couru, le meilleur ou le plus cher.

Après cinq ans d'absence, José Tomas décide en 2007 de reprendre l'habit d'or. Il ne veut pas de télévision en direct, choisit ses villes, les dates, les toros et bien sûr, à l'égal d'El Cordobés, exige un matador plus ancien devant lui.  

200 000 euros minimum

Question cachet et sauf exception, aucun pas en piste à moins de 200 000 euros. La stratégie aurait pu tourner court ou s'essouffler mais elle dure et se renforce au fur et à mesure des triomphes accumulés. La saison dernière, JT défile 29 fois et coupe 63 oreilles et une queue. Il décline Madrid, où en 2008 il avait glané sept oreilles en deux soirées, d'un air de dire : « Du caviar certes, mais pas tous les jours... »  

« En apothéose de clôture »

La France est elle aussi traitée avec parcimonie. Quatre paseos en trois ans, deux fois à Nîmes, Dax et Bayonne : « Pour 2010, c'est au tour de Mont-de-Marsan », a-t-il émis comme souhait, refusant poliment de la sorte les propositions de Bayonne. La nouvelle fait fureur. JT à la Madeleine ! Ce sera le mardi 20 juillet, « en apothéose de clôture », confie Marie Sara, directrice artistique des arènes du Plumaçon. « Il faut bien sûr, poursuit-elle, l'aval de Madame le maire, Geneviève Darrieussecq, et de la commission taurine, mais comment refuser la venue du "Roi Mage" ? »

Dans l'attente de ce rendez-vous historique, José Tomas peaufine cape et muleta. Dimanche prochain, il est à Bogota, le 6 mars à Olivenza, le 11 à Castellon et le 20 à Arnedo (La Rioja) pour l'inauguration de la plaza couverte. En juin, il sera à Madrid, le 3 avec El Fundi et Sébastien Castella (Victoriano del Rio) et le 12 en compagnie de Manolo Sanchez et Alejandro Talavante (El Ventorrillo). En juillet, où vous savez... La ruée vers l'or.